Ingrédients incontournables

La cuisine réunionnaise, est à l’image de sa population … métissée. Toutefois, deux ingrédients ont le monopole de la gastronomie locale : le curcuma (ici, on l’appelle plutôt safran) et le piment.

  • Le curcuma est cultivé à La Plaine des Grègues, dans les hauts de Saint-Joseph, dans le sud de l’île.

Le rhizome de curcuma est blanchi pendant quelques minutes puis on le met à sécher au soleil pendant une quinzaine de jours. Il est débarrassé de sa peau puis réduit en poudre.

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Il permet ainsi de donner une jolie couleur safranée au carry, au Zembrocal (mélange de riz et de haricots rouges, immanquable des pique-nique), au bonbon piment. Aujourd’hui, ses vertus médicinales sont également reconnues. C’est un antioxydant, un anti-inflammatoire. On trouve d’ailleurs sur les marchés du sirop de curcuma recommandé pour soigner les affections de la gorge, notamment.

  • Le piment : Il est présent dans la plupart des jardins réunionnais. On en trouve de plusieurs sortes : le piment cabris, le piment zoiseau, le piment martin, le piment blanc. Il sert à relever les rougail  mais les carrys. Le gros piment, lui, a un goût moins prononcé. C’est avec lui qu’on confectionne les piments farcis.

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Le piment possède comme le curcuma des propriétés médicinales. La molécule de capsaïcine, est utilisée en médecine pour lutter contre de nombreux maux (douleur, zona, arthrite…) . Toutefois, une consommation excessive peut entraîner des affections de l’estomac.

À ne pas en abuser, donc mais il restera toujours omniprésent dans les habitudes locales.

Une alternative aux médicaments ?

C’est à La Réunion qu’est né le mot « tisaneur », faisant référence à la personne préparant des tisanes. Ce mot, avait, à l’origine, une connotation péjorative, tisaner voulant dire « empoisonner ». Aujourd’hui le tisaneur est plutôt un guérisseur, un préparateur de plantes médicinales. Ces tisanes sont vendues sur les marchés ou dans des boutiques spécialisées.

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Petite explication par le célèbre tisaneur local, Kakouk qui perpétue un savoir-faire familial :

Ces tisanes s’obtiennent de différentes manières :

  • par macération dans un liquide (eau, huile, alcool)
  • par infusion dans de l’eau préalablement bouillie
  • par décoction : les plantes sont bouillies

Petit clin d’œil à une plante faisant référence à nos célèbres médicaments Doliprane ou Efferalgan selon les préférences de chacun !

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Cette plante, utilisée en infusion, permet notamment de soulager les maux de tête, les douleurs dentaires.

Il n’y a plus qu’à souhaiter que ces plantes, beaucoup moins onéreuses, soient un jour utilisées au même titre que la pharmacopée chimique.

Menu de fête

Le menu de fête réunionnais se compose traditionnellement, en entrée de samoussas et de bonbons piment, cohabitant avec les traditionnels toasts …

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Bonbons piment : Des pois du Cap (sorte de gros haricot blanc ou haricot de Lima) sont moulus puis assaisonnés avec du cumin, du piment, des oignons verts (ciboulette), du curcuma. On façonne avec la pâte des boulettes qu’on aplatit ensuite puis on les met à cuire dans un bain d’huile.
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Les samoussas : D’origine indienne, le samoussa est une sorte de beignet farci de forme triangulaire. On en trouve pour tous les goûts : aux légumes, au fromage, à la viande, au poisson.

… mais surtout le pâté créole, symbole culinaire des repas de fin d’année.

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Le pâté créole se déguste aussi bien en entrée qu’au goûter accompagné d’une petite liqueur Marie Brizard (anisette). Il peut être salé, farci avec de la viande ou sucré, fourré avec de la confiture. Personnellement, c’est celui à la viande que je préfère et celui qui représente le vrai pâté créole traditionnel.

Présentation en vidéo de cette spécialité réunionnaise :

Vous trouverez ici une recette détaillée.

Concernant la suite des festivités ….

Le plat principal se constitue  de riz, de grains, d’un plat de viande  ( civet de cerf, oie rôtie…) ou de poisson ( carry de poissons rouges, de bichiques, petits alevins très appréciés à La Réunion)

Découvrez en images,  le caviar réunionnais, de la pêche au carry :

Le dessert, lui, est un assortiment de mangues, de letchis, de bûche pour Noël.

Bonnes fêtes à vous 😉

La fête de la liberté

Le 20 décembre prochain, sera célébrée la Fête de la Liberté ou Fêt Caf. C’est un jour férié à La Réunion, on y commémore la proclamation de l’abolition de l’esclavage par Sarda Garriga en 1848. Ce sont alors plus de 60 000 esclaves qui seront affranchis. Comme chaque année, diverses manifestations auront lieu dans les villes du département : expositions, concerts, kabars ( rassemblements où l’on chante et danse). Un véritable moment de partage et d’allégresse !

C’est l’occasion, pour moi, de vous présenter l’histoire de Joseph Furcy, esclave devenu célèbre pour avoir poussé son maître devant les tribunaux. Né en 1786, il découvre que sa mère avait été affranchie avant de mourir et décide de recourir à la justice pour obtenir sa propre liberté. Ses demandes sont à chaque fois refusées. Il sera, alors, exilé à l’île Maurice où les Anglais l’affranchiront car son maître avait omis de le déclarer à son arrivée à Port-Louis (capitale de l’île Maurice). Il passe ainsi sa vie sur cette île où il connaît un très grand succès en devenant confiseur. Il est reconnu comme « né en liberté » le 23 décembre 1843 par les autorités françaises.

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L’histoire de cet esclave a été l’objet d’un roman historique, L’Affaire de l’esclave Furcy, de Mohammed Aïssaoui. Cet essai a obtenu différents prix littéraires dont celui du Renaudot de l’essai en 2010.

L’île intense

Récemment, je suis allée voir Rêver plus haut, un film autobiographique sur le funambule Philipe Petit. Celui-ci,  en 1974, a effectué, sans harnais de sécurité, une traversée sur un fil tendu entre les deux tours du World Trade Center, à plus de 400 mètres de hauteur.

Ce film m’ a rappelé une vidéo réalisée il y a quelques années à La Réunion : une traversée en slackline entre les Trois Salazes, trois pics rocheux du Piton des Neiges.

L’exploit est, certes, de moindre mesure comparé à celui de Philipe Petit, les slackeurs sont sécurisés et la hauteur est de 7-8 m mais ayant testé la slackline à 50cm du sol sans grand succès, cette vidéo vaut, pour moi, quand même le détour.

Voilà ce que ça donne, en images :

J’ai, par la suite, découvert cette autre vidéo, filmée par un drone dans un cadre différent. Les images et les performances sont à couper le souffle :

Le tressage au service de l’écologie

À partir du 1er janvier 2016, en France, l’utilisation de sacs de caisse en plastique sera totalement interdite.

À La Réunion, la solution a été trouvée depuis longtemps pour pallier ce problème écologique : la soubik ou la tant’ (panier tressé à 2 anses). Celle-ci est un incontournable pour tout Réunionnais. Elle nous sert quand on va à la plage, pour faire le marché, comme sac de sport.

 

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Anciennement, c’était la bertelle, le sac à dos à la créole, qui était d’usage.

 

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La bertelle ( mot dérivé du français bretelle) est fabriquée à partir de feuilles séchées de vacoa auxquelles il faut retirer les épines. Les feuilles sont ensuite détaillées en lanières et assouplies au couteau. Le vacoa, à l’instar de l’osier ne nécessite pas de trempage. Il est suffisamment souple et solide. Trois à quatre heures de travail sont nécessaires pour réaliser une pièce.

 

Rencontre avec une tisseuse :

 

La bertelle était notamment utilisée par les coupeurs de canne pour y ranger leur sabre et leur repas.

Aujourd’hui, l’association La bertelle, dans le sud de l’île, à Saint-Philippe permet de découvrir ce savoir faire artisanal de tressage du vacoa à travers divers objets : cache-pots, cartable, bijoux.

Les indispensables de la cuisine créole

L’assiette réunionnaise se compose généralement de riz, de grains, de carry. Le carry se prépare avec de la viande ou du poisson.

Quand il s’agit de viande, les morceaux sont préalablement dorés puis on les laisse mijoter dans une sauce à base d’oignons, d’ail , de thym, de curcuma et de tomates.

Pour un carry de poisson, il faut faire revenir des oignons puis un mélange d’ail et de gingembre auquel on ajoute ensuite le curcuma et les tomates et pour finir le poisson qu’on laisse cuire quelques instants dans la sauce.

Pour réaliser un bon carry créole, les ustensiles essentiels sont :

  • le pilon avec son Kalou, nécessaire pour piler l’ail, le gingembre…Le hachoir électrique est de plus en plus utilisé mais entre nous, le goût ne sera pas le même.
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Le pilon réunionnais (mortier) et le Kalou (pilon) sont réalisés dans des roches basaltiques ou dans des galets de bord de mer ou de rivière.

 

  • la marmite (cocotte en fonte d’aluminium) dont la robustesse permet notamment la cuisson au feu de bois.

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De même que pour le pilon, un carry qui ne serait pas fait dans une marmite n’aurait pas la même saveur pour nous !

Entomophages, vous dîtes ?

IMG_guèpeÀ priori, manger des guêpes pourrait paraître tout sauf appétissant …mais à La Réunion, consommer des larves de guêpes est un délice gustatif. Les larves sont extraites du nid en avril aux alentours de Pâques. Elles sont généralement préparées en friture mais peuvent  aussi être cuisinées en carry. Le kilo de guêpes se négocie entre 150 et 200 €. Aujourd’hui, on en peut en trouver surgelées dans certains commerces. Elles sont vendues un peu moins chères à 118€ le kg et sont exportées des pays de la zone, Madagascar, notamment où les habitants n’en sont pas friands. Il semblerait, que cette fantaisie culinaire ne se retrouve qu’à La Réunion et dans une région du Japon, Shinsiu…
Autre amuse-bouche entomophagique : les zendettes. Ce sont des larves d’insectes de la famille des coléoptères. On les trouve dans les troncs d’arbres morts. Elles constituaient une nourriture de survie pour les esclaves des hauts de l’île. Celles-ci peuvent être consommées crues ou frites. Personnellement, les guêpes, je trouve ça exquis mais les Zendettes  je n’ai jamais testé et n’en ai pas encore envie;-) À chacun ses plaisirs !

Découvrir La Réunion en s’amusant

L’île de La Réunion Tourisme a créé un jeu vidéo pour découvrir l’île de manière ludique : Run Island.

En voici une présentation :

Ce jeu permet de découvrir l’île à travers 30 niveaux différents et permet d’incarner des animaux typiques de La Réunion : le dodo, le dauphin, le paille-en-queue. Le but est de récolter le maximum de pièces pour accéder au niveau suivant.

L’application est téléchargeable ici.

Amusez-vous bien 🙂

Les fêtes de fin d’année approchent !

A La Réunion, quelques éléments nous indiquent que Noël et la Saint-Sylvestre ne tardent pas à arriver :

  • Les flamboyants ( qui portent bien leur nom) en fleurs

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  • Mangues …
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Il existe une cinquantaine de variétés de mangues différentes à La Réunion ! Mais la plus cultivée est la mangue José soit 70% de la production.

La production annuelle de mangues est estimée à 3550 tonnes dont 50 tonnes sont destinées à l’exportation, ce qui représente peu, la difficulté résidant notamment en la conservation des fruits.

La mangue se consomme verte en rougail par exemple ou mure telle quelle ou dans la préparation de jus, de punchs, de mousses, de tartes…

Personnellement, je les préfère vertes avec du sel et du piment 😉

  • …et  letchis arrivant à maturité.

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La production annuelle de letchis est de 12 000 tonnes dont 400 sont exportées. Aux côtés de la traditionnelle bûche, ils sont présents sur les tables de Noël présentés dans un vann (panier plat tressé).

 

Le letchi est utilisé dans des recettes sucrées comme salées et pour ma part, c’est le  magret de canard aux letchis que j’affectionne particulièrement.

Etant très riche en glucides, il est quand même à consommer avec modération ;-).